Chalet BBQ

Quand j’étais enfant, mes parents m’emmenaient «en ville» … hé oui, je suis un gars de la campagne ! Nous allions manger à leur restaurant préféré l’endroit même où leurs parents les amenaient également: le Chalet BBQ.

Dans mon cas, aller au Chalet BBQ coïncidait habituellement avec des visites médicales, que ce soit à l’hôpital pour enfants ou le Queen E. (maintenant presque vacant).  J’en tire aujourd’hui des souvenirs assez aigres-doux, car aller à cette rôtisserie contrecarrait un peu le choc des visites chez le médecin.

Malgré tout, j’apprécie aujourd’hui pleinement la nostalgie que le Chalet BBQ me procure après plus de 30 ans. Il y a de cela plusieurs années, j’y ai même travaillé. C’est dans le sombre et lugubre enfer des fours à très haute température, couverts de graisse que je devais changer les pits en dansant au-dessus des flammes à plus de 700 degrés et d’un bouillon menaçant composé de graisse et d’eau (s’il y avait plus de graisse que d’eau, le tout risquait d’exploser). C’est clair que cela peut sembler médiéval comme lieu. En fait … ce l’était (j’espère un peu moins aujourd’hui) !

Rien n’a changé d’un poil depuis plus de 60 ans. Les serveuses en uniforme vous apportent votre plat de poulet, de frites et de sauce brune dans une salle à manger ornée de bois.

J’espère sincèrement qu’il y aura toujours une place pour les « vraies choses » dans ce monde. Le Chalet BBQ en fait partie.

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As a child my parents would take me in to the city (I am a country boy) to eat at their favorite restaurant. A place where in their youth their parents would take them.

In my case, a trip to Chalet BBQ always coincided with a trip to the hospital, whether it was Montreal Childrens or the now vacant ‘Queen E’.

The blow of a visit to the doctor was always softened by rotisserie chicken.

Admittedly, for me, the experience was somewhat bitter-sweet. However, today I still enjoy the nostalgia of a place that has been part of my life for over 30 years.

Many years ago I even worked there, in the dark and fiery pits of Iron that are the ovens, covered in grease and sut, manually changing the spits while dancing with 700 degree flames over a menacing broth of water and chicken grease (if ever the mixture becomes more grease than water it will explode, bursting through the blackened and twisted iron doors, spraying all with flaming grease).

If it seems medieval, it is, deliciously medieval. Waitresses in uniform bring plates of chicken, fries and sauce into a wood lined dining room that is as unchanged over the 60+ years of it’s existance as the fries, the chicken, the sauce, the waitresses and their uniforms. I hope there will always be a place for ‘the real thing’ in this world.

Kazu

À juste titre, Montréal est connue pour la bouffe. Nous avons notre propre cuisine. Qu’ils soient raffinés ou carrément traditionnels, nos plats sont gouteux.

Ceci dit, j’ai tendance à me répéter, mais nous aimons les bistros gourmets à la française, nous avons accès au meilleur de la cuisine portugaise, indienne et italienne et nous faisons le meilleur poulet rôti en Amérique du Nord.

Là où le bât blesse un peu est du côté de la cuisine asiatique qui se veut plus tendance. Vous aurez plus de chance du côté de Toronto ou de Vancouver. Des douzaines de Ramen et d’Izakaya, ces restaurants rapides qui excellent dans des combinaisons originales de saveurs, présentées soigneusement, le tout à un prix relativement bas.

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir le Kazu sur Sainte-Catherine (un endroit un peu incongru pour ce type de resto). C’est un restaurant japonais qui ne ressemble à aucun autre de Montréal. Le menu, à peine lisible, est affiché sur des murs décrépis. D’interminables files indiennes de gens attendant pour s’assoir sur de vieilles chaises dans un endroit bruyant et toujours rempli au maximum de sa capacité. C’est la Mecque des mets asiatiques complètement originaux et déjantés.

Le spectacle est très inspirant. Les plats sont préparés dans des frenzy sauces, poudres et bouillons. C’est un pur chaos organisé avec une minutieuse précision. Tel Jackson Pollock, l’artiste culinaire y traduit son expression de liberté tout en contrôlant chacun des aspects de son art. Hmmm !

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Montréal is known for food, and rightfully so. We have our own cuisine, whether refined or decidedly unrefined, our food is really tasty. That said, we tend to repeat…

We love gourmet bistro, we have great Portugese, Indian and Italian restaurants and we do the best roast chicken in North America.

What we do not do is trendy, original asian food. In Toronto and Vancouver you will find dozens of Ramen shops and Izakaya’s, cool fast-paced restaurants that excell at combining original flavors and presentation with quick service and (relatively) low prices.

What a surprise then, to find Kazu on St.Catherines Street (of all unlikely places), a Japanese resto unlike anything I’ve seen in Montréal.

Almost illegible offerings scattered on aged and decrepid walls. Long line-ups of hungry citizens waiting anxiously to sit on old chairs in a packed, undersized and noisy restaurant that is a den of kinetic energy and fantastically original food.

The show is inspiring. Food is prepared in a frenzy of sauces, powders and broths. It is pure chaos, filtered and plated with unexpected precision. It reminds me of Jackson Polack. The artist finds freedom in his expression. Unrestrained, his expression remains controlled and is entirely his. It is not accidental, it is simply without pattern. Yum.

Le pied de cochon

J’ai finalement décidé d’inviter ma copine au Pied de cochon.

Nous nous sommes assis au bar en dégustant quelques entrées tout en sifflant une pinte de bière ou encore quelques verres de vin, tout juste avant d’aller au cinéma. C’était son initiation à ce restaurant qui fait pour ainsi dire de ma vie depuis plus de 10 ans.

À l’époque, je vivais alors à quelque 50 pieds du resto. En tant que chef traiteur, et après avoir rassasié des milliers de personnes sans avoir même pensé à casser la croute moi-même, j’allais au Pied de cochon manger une langue de bison en buvant une bière. Si j’avais le gout de me gâter, j’optais pour le canard et sirotais un pinot noir.

Ma copine fut fascinée par le mélange du personnel énergique, de la présentation inhabituelle des plats et de l’ambiance rock’n’roll. Elle voulait tout essayer. Nous avons débuté avec des acras et quelques verres de Thevenet Viré-Clessé 2003 (trèèèèès bon…). Ensuite nous avons craqué… foie gras, patte de cochon et une bouteille d’un Roussillon-Villages Biodynamique. 200 $ en moins dans les poches, nous nous sommes en allé totalement repus…

Le Pied de cochon est toujours un grand restaurant et un vrai spectacle. Malheureusement, trop de gens y viennent faire leur frais aux frais de leur compagnie. Cependant, pour l’amoureux gourmand, c’est un endroit fantastique pour connecter avec votre petit (ou votre gros) cochon intérieur !

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So, I figure I will take my girlfriend to Pied de Cochon.

We will sit at the bar, have a couple entrées and a pint or a glass of wine, then go to the movies.

It was her first time (I lived 50 feet away for 10 years and as a catering chef, after feeding thousands and forgetting to feed myself, I would get hungry, and if there was room, I would have Bison tongue and beer, or duck and Pinot noir if I felt the need to spoil myself.

It being my love’s first time, she was fascinated by the mix of high-energy production, plate presentation and rock’n’roll attitude.

She wanted to try everything… We started with accras and a couple glasses of Thevenet Viré-Clessé 2003 (very, very good++).

Then we were screwed. Foie gras, pigs feet and a bottle of Biodynamic Roussillon-Villages, (and 200$ later)…

Still a great restaurant, a true spectacle. Too many people with expense accounts pretending to ‘get it’ though...

However, for the true food lover- a fantastic place to get in touch with your inner pig.

La Maison publique

Ben oui, je suis un Anglo! Ça ne veut pas dire que je mange seulement du chou et des navets, my love… Par contre, je les aime bien moi le chou et les navets…

La <Maison publique est un restaurant très convivial sur le «Nouveau Plateau» au coin de Marie-Anne et Marquette. Le décor est typiquement anglais avec un comptoir, des tabourets et une ardoise. C’est sous la gouverne de Derek Dammann, un des dauphins de Jamie Oliver que le restaurant propose une cuisine du marché ainsi que des produits maison tels que le beurre fumé et une eau minérale maison.

Ne vous attendez pas à une présentation dans le style de Normand Laprise. Ici, nous parlons plutôt de mets riches, "hearthy", bien préparés qui sont loin des tendances gourmet-bistro qui occupe 78% des restaurants de Montréal.

J’y adore la pieuvre Humbolt (une mangeuse d’hommes impitoyable, ne vous sentez donc pas coupable) servie avec du jambon et des pois accompagnés d’une salade avec vinaigrette aux anchois.

La carte des vins, quant à elle, est uniquement canadienne et la plupart des bouteilles ne sont offertes qu’en importation privée. À première vue, cela peut rebuter bien des gens. Il fait savoir que le Canada produit maintenant des vins qui sont de classe mondiale. Ici, au Québec, la SAQ se garde bien de nous présenter une sélection élaborée de vins canadiens. Les choses s’améliorent, mais il reste beaucoup de chemin à faire!

À la Maison publique j’ai grandement apprécié ma bouteille de Tawes, un cabernet franc tout en beauté coté fruits et présentant des soupçons de poivre vert.

Les brunchs sont également appétissants. Du café provenant d’une ferme unique (disponible seulement en café filtre), des sandwichs Ruebens faits de toasts françaises avec du sirop d’érable. Le tout vous est proposé sur un fond de musique new wave.

Après chaque repas à la Maison publique, j’en sors avec désir intense d’aller faire une sieste question de digérer tranquillement toutes ces calories englouties. Je recommande fortement la Maison publique.

photo : La Bouche Pleine

photo : La Bouche Pleine

Yes, I’m English. It doesn’t mean I only eat cabbages and turnips, my love.

However, it does mean that I like cabbages and turnips... 

Maison Publique is a very cosy ‘New Plateau’ restaurant on the corner of Marie-Anne and Marquette. The decor is ‘English traditional’ complete with bar, stools, cookbooks, old pictures of wrestlers and menu-board.  The restaurant, headed by Jamie Oliver protegé Derek Dammann highlights market fresh ingredients and in-house preparations such as smoked butter and home-made tonic water.

They also work with ‘Maison Orignal’- if you don’t know them, check them out, they specialise in foraging!

Don’t expect Laprise-styled presentations. Do expect rich and hearty, well-prepared, original dishes that are not part of the ‘Montréal gourmet-bistro’ trend that now occupies 78% of the city.

I loved the Humbolt squid (a voracious man-eater, so don’t feel bad) with ham and peas, and the winter vegetables with anchovie dressing.

The wine list is all Canadian and mostly private imports, this will turn off a few people. However, it should be said- Canada now produces world class wines! We in Quebec are unaware of this fact due to the deplorable (but getting better) selection presented by the SAQ.

I thoroughly enjoyed my bottle of Tawes Cabernet Franc (beautiful, juicy fruit, with hints of green pepper).

Brunches are also yummy- great single farm sourced coffee (filter only).

New wave music and a Ruebens sandwich made with french toast and maple sirop…  After each meal I left with a warm fuzzy feeling and a desire to nap. Highly recommended.

Le boucher de Montréal - The butcher of Montreal

Dès que la neige commence à fondre, je me mets à fantasmer sur la viande grillée. Je ne suis pas un gros mangeur carnivore (si l’on parle de quantité), mais j’adore une viande à point, effleurée par une flamme, épicée de poivre et juteuse, humide, feverish.

Récemment, mon attention s’est portée sur la viande fine de Montréal. Ici, nous avons maintenant accès à des viandes de grande qualité provenant de tous les coins du Québec. Que ce soit le filet mignon gaspésien, l’onglet de l’Estrie aussi marbré qu’un wagyu, ou encore la côte de bœuf Angus vieillie AAA de Marc Bourg...

Justement, parlons de M. Bourg. Il est un homme d’une très grande expérience et quasi obsédé par un code de boucher qui date de 1950.

Sa boucherie est aussi vieille que sa vision de la boucherie et c’est très bien ainsi. Il aimerait que Montréal soit reconnue comme ayant les meilleurs steaks au monde et il est prêt à y contribuer.

Quand je l’ai rencontré, en sirotant un rhum de 21 ans, nous avons discuté de steak et du processus de vieillissement. M. Bourg produit des steaks âgés allant de 40 à plus de 365 jours! Il a été question également du «mauvais traitement» que certains chefs les plus connus de Montréal font subir au bœuf fin. Il considère son steak comme étant LA star. Pas question d’huile de truffe, d’épices élaborées ou encore d’un vin trop présent. Ses steaks sont des produits complets. Des pièces raffinées, nutty et douces qui sont profondément savoureuses en soi. Nul besoin d’y ajouter quelques accoutrements que ce soit.

Marc Bourg est le reflet d’un temps où la recherche de la qualité, tant du produit que du service, était l’objectif ultime. Son produit est un symbole parfait de ce temps malheureusement révolu.

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As soon as the snow begins to melt, I begin to fantasize about grilled meat. I am not a big meat eater (as far as quantity goes) but I love the taste of warm meat, licked with flame, pepper-spiced and juicy, moist, and feverish. Recently my attention has turned to fine beef. In Montréal we now have the choice of Gaspesian free-range and natural filet-mignon, onglet from the eastern townships as marbled as wagyu, and Marc Bourg of (…) and his fine, aged, black angus AAA Côte de Bœuf.

Lets talk about Mr. Bourg. A highly-trained and obsessive man who restricts himself to a butchers code dating back to 1950. His boutique is as antique as his perspective (I mean that in a good way). He wants  Montréal to be known for having the best steak in the world, and he wants to help. During my visit while sipping 21 year old rhum, we talked about steak, the ageing process (he produces  steaks aged from 40 days to 365 days!), and the mistreatment of fine beef by some of Montréals best-known chef’s. Marc considers (his) fine steaks to be the star, not to be marred by truffle oil or over-elaborate spices, or buried under an overpowered wine. His steaks are the final product, a refined, nutty and sweet piece of meat that is profoundly flavorful on it’s own with no need for accoutrements. This man represents a time when the bottom line was quality and service, and his product is a fine symbol of his dedication.

Dévorer Montréal

Voici un livre que je recommande à tous les voyageurs gourmands qui veulent découvrir Montréal comme nous pouvons le faire pour Boston ou Séville. Ce petit bijou est intitulé Dévorer Montréal (Éditions de l’homme). C’est le fruit d’une collaboration entre deux foodies, la journaliste Claire Bouchard et la photographe d’origine australienne Chantelle Grady.

Lorsque je parle restos avec mes amis montréalais, nous avons abandonné depuis longtemps la plupart de ces lieux populaires, en tête de lice des guides touristiques et dont certains sont, pour ainsi dire, des attrape-touristes. J’en cite certains dans mon blogue (car nous ne sommes pas amis... encore!), mais nous allons plutôt nous concentrer sur de nouvelles découvertes, des endroits uniques et amicaux où nous nous sentons chez nous. Je vais aussi vous proposer de véritables petits bijoux qui sont encore des secrets bien gardés.

Le livre Dévorer Montréal est une compilation de ces lieux. Il est présenté sous la forme d’une liste de restos intimes qui feront le délice des gourmets. Même les Montréalais les plus avertis risquent d’y retrouver des tables qu’ils n’auraient peut-être jamais connues autrement.

Dévorer Montréal a son compagnon sur le Net à devorermontreal.com. Les mises à jour semblent y être faites régulièrement.

Alors, bonne découverte du Montréal-bouffe!

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The book that I would most like to recommend to a foodie traveller, that person that would like to discover Montréal as one would discover, say, Boston or Seville would have to be Dévorer Montréal, a joint project between foodie Claire Bouchard and Australian photographer Chantelle Grady (Les Éditions de l’Homme). Montréal is very familiar to me and to many close to me, and when we speak of food, we have long abandoned speaking about popular restaurants (I include them in my blog because we aren’t friends… yet!) and staples of the tourist seasons.

We will instead spend our time talking about new discoveries, about unique or friendly places that make us feel like home, or about little gems and closely guarded secrets…

Dévorer Montréal is a compilation of those places, a list of intimate locations and fantastic gourmet fare, places that someone from Montréal would spend a lifetime learning about. Unfortunately, it is only in french (so far), however, used as a guide one could simply take down the addresses and discover for oneself. Or, as we say in Quebec... learn french!